1 – Une Création qui se poursuit
L'émerveillement de Dieu (Dieu satisfait de son œuvre d'après la Bible) et des Hommes devant la Création est à relativiser si l'on se focalise sur le comportement des Hommes, pourtant partie de la Création.
La Création que l'on aurait pu considérer comme une merveille achevée s'avère en fait loin d'être parfaite si l'on considère les hommes dans leurs rapports les uns avec les autres, ainsi que dans leurs rapports avec les autres espèces et avec la Nature.
L'Homme actuel est issu d'une très longue et très dure compétition depuis une époque très reculée entre les espèces avant l'apparition de l'Homme, puis entre les autres espèces et les hommes et entre les hommes entre eux. L'espèce humaine en a hérité des pulsions, issues des âges anciens, qui lui ont donné la possibilité de survivre dans ses luttes et de se développer jusqu'à inonder la planète.
Cependant aujourd'hui où sa dominance d'espèce est maintenant bien affirmée, ses capacités d'intelligence consciente très supérieure à celle des autres espèces, d'exploitation de nouvelles sensibilités extraordinaires au travers de l'art, la musique par exemple, et de développement à une échelle collective de cultures et de civilisations à haute valeur d'intégration peuvent lui permettre de dominer ses pulsions et sensibilités primitives pour atteindre des buts supérieurs dans l'intérêt de l'espèce et de la Création, alors qu'au contraire son intelligence et son intérêt égoïste individuel et collectif de groupe d'individus, actionnés par ses pulsions et sensibilités primitives, peuvent très bien conduire l'espèce humaine à des cruautés et des désastres dans le futur sans commune mesure avec ce qu'a déjà connu l'histoire du fait que ses moyens d'action à l'échelle planétaire ont terriblement augmenté sur la dernière tranche de nôtre histoire.
2 –Dieu acteur dans l'Evolution
Dieu aime sa Création et notamment l'Homme qui fait partie de la Création. Visiblement, la Création n'est pas achevée pour l'Homme dans la sphère noologique, celle de l'intellect, alors que l'Evolution continue par ailleurs pour l'ensemble des espèces mais à un rythme beaucoup plus lent.
Dieu qui aime sa Création ne peut se contenter de l'imperfection qu'il constate et veut la parfaire. Dieu continue d'être acteur dans cette Evolution poursuivie et principalement là où le bas blesse, c'est-à-dire dans la sphère noologique au travers de l'inspiration communiquée aux hommes et notamment aux prophètes successifs, inspiration qui se traduit par des éléments de doctrine de plus en plus parfaits, avec le souci d'apporter le bonheur à tous les hommes, bonheur signifiant bien-être matériel mais aussi bien-être spirituel tiré de la conscience d'un comportement harmonieux avec les autres hommes et avec le reste de la Création.
Ces doctrines et rites qui les ont accompagnées ont forcément évolué au fil de l'Histoire en s'adaptant aux capacités de compréhension et d'acceptation des populations de l'époque. Il est normal qu'il y ait eu des prophètes successifs dont la justesse des prophéties était reconnue grâce à la capacité des hommes à distinguer entre le bien et le mal, capacité qui doit être exercée sans hypocrisie, c'est-à-dire avec un effort réel de recherche de la Vérité.
C'est ainsi que, pour ce qui concerne le Dieu de la Bible, on est progressivement passé d'une doctrine d'un Dieu protecteur attaché à une population et à un territoire, à celle d'un Dieu attaché à une population en diaspora sans attaches obligatoires avec un territoire, enfin à celle d'un Dieu bienfaiteur de toute l'Humanité, sans privilège particulier d'appartenance à une population, une race ou un territoire.
Les annonces successives se sont accompagnées de développements de rites réglant de façon plus ou moins détaillée les relations avec Dieu et à l'intérieur de la communauté des croyants, avec des effets qui ne sont pas tous positifs. En effet si les rites permettent à un individu de conforter ses croyances de par son appartenance à un groupe de croyants accomplissant les mêmes rites, ils peuvent avoir des effets d'exclusion et d'intolérance entre différents groupes de croyants utilisant des rites différents, ceci étant contraire au principe premier d'amour de Dieu envers tous les hommes et de son commandement consécutif d'amour des hommes entre eux., alors qu'au contraire l'évolution nécessaire des doctrines devrait conduire à de la modestie relativement aux doctrines et rites archaïques et à une ouverture d'esprit relativement à une actualisation en rapport avec l'Evolution et les besoins actuels nouveaux. L'utilisation des différences de religion à des fins politiques d'intérêt égoïstes de populations, de groupes ou de races est particulièrement critiquable parce que contraire à la volonté de Dieu.
3 –Place à de nouvelles évolutions prophétiques
L'Evolution qui s'est poursuivie à un rythme accéléré dans la noosphère, le développement historique des cultures et des civilisations a naturellement conduit à une évolution des rapports avec Dieu et des rites, moyennant de nouvelles annonces prophétiques d'hommes inspirés.
Il n'y a pas de raison de considérer que ce processus est terminé même si les bases planétaires sont maintenant posées car on est encore très largement dans un monde imparfait mais perfectible, encore très mal adapté à l'incroyable développement de l'Humanité et de ses moyens matériels et intellectuels.